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Le « scandale » Aroma-Zone : entre succès vert et zones d’ombre, enquête sur une marque qui divise

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Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai reçu cette question :
“Tu continues d’utiliser des produits Aroma-Zone ?”
Et honnêtement, la réponse n’est pas si simple.

Pendant longtemps, j’ai adoré cette marque. Le choix, les prix, le côté DIY… j’avais l’impression de reprendre le pouvoir sur ma routine beauté. Comme beaucoup, je me suis laissée séduire par l’idée d’une cosmétique plus naturelle, plus simple, plus “maîtrisée”. Sauf qu’avec le temps (et pas mal de lectures), j’ai commencé à me poser des questions.

Entre les critiques sur la qualité de certains ingrédients, les débats sur la sécurité des recettes maison, ou encore les accusations de greenwashing, Aroma-Zone est devenue, malgré elle, une marque qui divise. On l’encense ou on la démonte, mais rarement avec nuance. Et pourtant, c’est peut-être exactement ce qu’il nous manque : un peu de recul.

Dans cet article, je vous propose de faire le point. Pas pour accuser. Pas pour défendre. Juste pour comprendre.
Comment Aroma-Zone est-elle devenue une référence… et une cible ?
Pourquoi certains parlent de scandale, et qu’en est-il vraiment ?
Et surtout : peut-on continuer à l’utiliser en toute confiance ?

J’ai pris le temps de recouper les critiques, de vérifier les infos, de lire les avis, les rapports, les prises de parole officielles. Oui, Aroma-Zone a fait l’objet d’une injonction de l’ANSM en 2017, oui certaines pratiques marketing sont discutables, et oui le concept même du DIY pose des questions, mais tout n’est pas à jeter.

Alors, voici ce que j’ai trouvé. Ce que j’ai compris. Et comment, aujourd’hui, je continue (ou pas) à faire mes choix dans cette jungle d’huiles essentielles, de poudres végétales et de bonnes intentions.

🌱 Une marque star du naturel, qui a changé le paysage

Apothecary of natural wellness and self-care. Herbs and medicine on white background top view frame copy space

Difficile de parler de cosmétique naturelle en France sans évoquer Aroma-Zone.
Fondée en 2000 par la famille Vausselin, l’entreprise a d’abord commencé comme un simple site d’information sur les huiles essentielles. C’est seulement à partir de 2005, avec l’ouverture de la vente en ligne, que la machine s’emballe. Et en moins de dix ans, Aroma-Zone devient la référence du DIY cosmétique, un modèle que beaucoup ont tenté d’imiter, sans jamais l’égaler.

Aujourd’hui, la marque revendique plus de 1700 références produits : huiles végétales, hydrolats, actifs cosmétiques, poudres de plantes, contenants, matériel de formulation… tout ce qu’il faut pour créer ses soins maison. On y trouve aussi des compléments alimentaires, des ingrédients pour parfumer, colorer, texturer — et même des bases toutes prêtes à personnaliser.

Mais au-delà de l’offre, ce qui a fait le succès d’Aroma-Zone, c’est surtout le discours. Une promesse claire :

“Faire ses soins soi-même, c’est mieux pour la peau, pour la planète, pour le porte-monnaie.”

Et pour beaucoup, dont moi à une époque, c’est tombé juste.
➔ Les prix sont souvent deux à trois fois inférieurs à ceux des marques bio vendues en parapharmacie.
➔ Les fiches produits sont détaillées, accompagnées de conseils, de précautions, de recettes.
➔ Le sentiment d’autonomie est grisant : on choisit ses ingrédients, on comprend ce qu’on met sur sa peau, on fabrique “à la carte”.

En quelques années, Aroma-Zone a réussi ce que peu d’acteurs cosmétiques ont su faire : changer durablement nos habitudes.

  • Elle a démocratisé l’usage des huiles végétales et essentielles.
  • Elle a initié des milliers de personnes à la formulation maison.
  • Elle a participé à créer une nouvelle forme de consommation beauté, plus technique, plus informée… mais aussi plus responsabilisante.

Et il faut bien le dire : ce positionnement pile entre nature, science et empowerment est devenu un modèle de réussite.
En 2020, la marque affichait un chiffre d’affaires de plus de 100 millions d’euros, selon L’Usine Nouvelle.

Ce succès repose aussi sur une communication très ancrée dans l’air du temps :
➔ Nature, transparence, liberté.
Des codes devenus dominants, et qui font encore aujourd’hui écho aux attentes des consommateurs — même si, comme on le verra, le naturel affiché n’est pas toujours simple à décrypter.

📉 Les critiques qui reviennent souvent

Dès qu’une marque atteint un tel niveau de visibilité — surtout dans un univers aussi engagé que la cosmétique naturelle — les critiques ne tardent jamais.
Et Aroma-Zone n’y échappe pas.

J’ai vu passer ces remarques un peu partout : dans des posts TikTok ou Insta, dans les stories de formules ratées, dans des discussions sur des forums comme Beauté Test ou Reddit, et même dans certains groupes Facebook très actifs sur le DIY cosmétique.
Mais au-delà des avis d’utilisateurs déçus, certains professionnels du secteur (formulateurs, dermatos, chimistes, naturopathes) ont aussi commencé à s’exprimer publiquement sur les “zones grises” du modèle Aroma-Zone.

Voici les accusations qui reviennent le plus souvent — et que j’ai voulu creuser, sans exagérer ni minimiser.

🧭 Un manque de clarté sur l’origine des ingrédients

C’est probablement la critique la plus récurrente.
Sur le site, Aroma-Zone indique des provenances générales (“Maroc”, “Inde”, “Europe”), mais sans toujours détailler le pays précis, ni le nom du fournisseur, ni le mode de production exact. Pour des huiles essentielles ou végétales, dont la qualité dépend énormément de la culture et de la distillation, cette info est pourtant capitale.

La marque revendique des tests internes rigoureux, mais certains internautes s’interrogent :

  • Pourquoi certains lots varient en couleur ou en odeur sans qu’une note de lot ne l’explique ?
  • Pourquoi les fiches techniques ne donnent-elles pas toujours les résultats d’analyses ?

En l’absence de traçabilité fine, difficile pour les consommateurs de savoir exactement ce qu’ils appliquent sur leur peau.

🧪 Des recettes maison parfois mal dosées

C’est tout le paradoxe du DIY : on se sent libre… mais parfois un peu seul.

Aroma-Zone propose des centaines de recettes, très bien présentées, avec des tutoriels et des indications précises.
Mais, selon certains formulateurs (notamment sur L’Observatoire des Cosmétiques), le dosage de certains actifs pose question :

  • Acides de fruits, huiles essentielles, conservateurs naturels…
  • Ce sont des ingrédients puissants, et même en DIY, ils doivent respecter un cadre réglementaire précis pour éviter tout risque.

Or, rien ne garantit que les utilisateurs suivent scrupuleusement les recettes (ni qu’ils aient les bonnes connaissances pour adapter une formule à leur type de peau).

Et surtout, en cas de réaction cutanée, la responsabilité est floue : le fabricant ? le site ? l’utilisateur ?
Un vrai vide, qui mérite réflexion.

🧼 Une absence de certification systématique

Aroma-Zone vend de nombreux produits “naturels”… mais tous ne sont pas certifiés bio.
Et c’est là que le flou commence.

Certains ingrédients sont certifiés Cosmos Organic, d’autres sont simplement “d’origine naturelle”.
Mais pour une personne non initiée, la frontière est souvent floue entre ce qui est bio, naturel, pur, ou simplement “non transformé”.

La marque l’explique bien sur certaines pages, mais dans les newsletters ou les visuels de promo, le mot “naturel” est parfois mis en avant sans précision — ce qui entretient une confusion possible (et ce qu’on appelle parfois “greenwashing doux”).

🟢 Soupçons de greenwashing

Parlons-en justement.
Beaucoup considèrent Aroma-Zone comme une pionnière du naturel. C’est vrai.
Mais certains spécialistes accusent la marque de jouer sur l’image verte sans toujours respecter les exigences du discours éco-responsable.

Quelques exemples évoqués :

  • Trop de références (plus de 1700), qui vont à l’encontre de l’idée de simplicité.
  • Des formules qui utilisent parfois des dérivés chimiques, malgré un marketing très “plantes & huiles”.
  • Une incitation régulière à l’achat massif via des promotions très fréquentes — ce qui va un peu à rebours d’un mode de consommation raisonné.

Encore une fois, chacun jugera. Mais ce sont des incohérences perçues qui reviennent souvent dans les discussions.

⚖️ Une qualité inégale selon les lots

Certain·es clientes (moi y compris à une période) ont noté des variations d’un flacon à l’autre, surtout sur :

  • Les huiles essentielles (odeur différente, flacon qui fuit, bouchon mal vissé),
  • Certains extraits végétaux ou actifs (changements de texture ou de couleur).

Cela peut s’expliquer : ce sont des matières naturelles, donc pas forcément identiques d’une récolte à l’autre. Mais le manque d’explication ou d’alerte en amont est ce qui pose souvent problème.

Quand une marque met en avant la “naturalité”, elle doit aussi éduquer le consommateur à l’idée que le naturel varie — ou bien tout faire pour garantir une régularité stricte.

🏭 Pression sur les fournisseurs

Enfin, une critique plus discrète mais non négligeable :
la pression sur les producteurs.

En 2015, le label Slow Cosmétique a officiellement expliqué pourquoi il refusait de labelliser Aroma-Zone.
Parmi les arguments : une politique d’achat basée sur des volumes très élevés, qui imposerait des prix bas aux petits producteurs et distillateurs (notamment de plantes, huiles et hydrolats) — ce qui, à long terme, mettrait en difficulté des filières artisanales.

C’est difficile à vérifier, bien sûr. Mais quand on voit des hydrolats bio à 3 ou 4 €, on peut se demander :
comment ce prix est-il possible sans que quelqu’un, quelque part, ne soit tiré vers le bas ?

⚖️ Que dit la loi ? Que fait la marque ?

Faire ses propres cosmétiques chez soi, c’est tendance, c’est gratifiant, et parfois, c’est aussi moins cher.
Mais légalement, ce n’est pas un terrain complètement libre.

En tant qu’utilisatrice passionnée de soins naturels et DIY, je me suis souvent demandé : où s’arrête ma liberté de formuler et où commence la responsabilité des marques qui me vendent les ingrédients ?

🧴 La cosmétique maison est légale… mais encadrée

D’un point de vue juridique, tout ce que je fabrique moi-même à usage personnel échappe à la réglementation sur les cosmétiques finis (règlement européen n°1223/2009).
Mais dès qu’il s’agit :

  • de vendre un produit DIY à d’autres,
  • ou de diffuser une recette publiquement,

… on entre dans une zone bien plus réglementée, qui implique des obligations :

  • tests de stabilité,
  • évaluation toxicologique,
  • dossier d’information produit,
  • étiquetage conforme, etc.

Aroma-Zone, elle, ne vend pas de cosmétiques finis, mais des ingrédients bruts (huiles, poudres, actifs…), accompagnés de recettes.
C’est là que ça se complique.

⚠️ Quelle est la responsabilité d’un site comme Aroma-Zone ?

D’un point de vue légal, Aroma-Zone est un fournisseur de matières premières. À ce titre, la marque est tenue de garantir :

  • la qualité sanitaire de ses ingrédients,
  • leur conformité aux normes REACH et cosmétiques européennes,
  • la clarté des fiches de sécurité, en cas d’ingrédient potentiellement irritant ou photosensibilisant.

Mais pour les recettes, Aroma-Zone reste dans une zone un peu floue :
elle donne des formules, parfois très complexes, avec des indications techniques…
…tout en rappelant que l’utilisateur est responsable de sa réalisation.

Ce que certaines voix du secteur dénoncent, c’est cette forme de délégation implicite de la sécurité.
En gros : “On vous vend tout pour formuler comme des pros… mais on ne garantit pas le résultat.”
Et là, on touche à une vraie limite du modèle.

🚨 Le rappel de 2017 : une injonction de l’ANSM

En 2017, les choses se sont corsées.
L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a adressé une injonction à Aroma-Zone, après un contrôle réalisé sur son site de Cabrières-d’Avignon.

L’agence relevait plusieurs problèmes graves, notamment :

  • la non-conformité de certains produits,
  • un manque de traçabilité,
  • des manquements aux bonnes pratiques de fabrication,
  • et une absence de déclaration sur des produits considérés comme finis mais qui n’étaient pas encadrés comme tels

Résultat : l’entreprise a dû procéder à des mises en conformité.
Aucune amende publique, ni fermeture, mais une alerte claire sur les risques liés à la confusion entre ingrédient et produit fini.

La marque a réagi en renforçant ses procédures, en clarifiant certaines fiches, et en publiant un engagement qualité sur son site.
Mais cette affaire a jeté une ombre : jusqu’où une marque peut-elle aller dans le “presque produit fini”, sans porter la responsabilité légale ?

👉 Et en tant que cliente, c’est là que je me suis sentie un peu piégée.
Car quand je lis une recette Aroma-Zone, bien rédigée, bien dosée, avec des flacons recommandés… j’ai le sentiment d’être encadrée.
Mais en cas de souci, je découvre que je suis seule responsable.
Ce n’est pas illégal, mais ce n’est pas anodin non plus.

🧪 DIY cosmétique : liberté ou prise de risque ?

Je me souviens très bien de ce que j’ai ressenti la première fois que j’ai fabriqué une crème moi-même.
Un mélange d’excitation, de fierté… et de légère appréhension.
Est-ce que j’avais bien dosé l’actif ? Est-ce que ça allait se conserver ? Était-ce vraiment adapté à ma peau ?

C’est ça, le DIY cosmétique : une formidable sensation de liberté, mais aussi une responsabilité nouvelle.
Avec Aroma-Zone, j’ai eu l’impression d’avoir un petit laboratoire à la maison. Mais comme beaucoup d’utilisateurs, j’ai vite compris que faire ses soins soi-même, ce n’est pas neutre.

✅ Ce qu’on gagne avec le DIY

C’est indéniable : la formulation maison offre énormément d’avantages, surtout quand on est motivé par une démarche plus consciente.

  • Une meilleure connaissance des ingrédients : on comprend ce qu’on met sur sa peau, et pourquoi.
  • Des soins personnalisés : adaptés à nos besoins, nos saisons, nos préférences.
  • Moins de packaging, moins d’achat compulsif, et souvent un vrai plaisir de faire soi-même.

Et puis il y a aussi l’aspect financier : une huile végétale utilisée dans plusieurs recettes revient bien moins cher qu’une crème en boutique bio.

⚠️ …Mais aussi ce qu’on perd

Là où ça se complique, c’est qu’en fabriquant mes produits moi-même, je perds certaines garanties que j’ai avec un produit cosmétique classique.

  • Pas de test de stabilité : je ne peux pas savoir si mon produit va tenir trois semaines ou deux mois, ni comment il va évoluer à la chaleur, à la lumière, au contact de l’air.
  • Pas de test microbiologique : donc sauf à ajouter un conservateur (et encore, pas toujours bien dosé), je prends un risque de contamination.
  • Pas de test dermatologique : même en dosant un actif à 2 %, rien ne garantit qu’il soit bien toléré par ma peau à moi.

C’est pour cela que certains professionnels de la dermo-cosmétique — comme ceux qu’on retrouve sur L’Observatoire des Cosmétiques — mettent en garde :

“Le DIY, c’est une belle idée… à condition d’avoir un minimum de formation, de prudence, et de recul.”

😬 Les recettes Aroma-Zone en question

Et justement, c’est là que la critique revient souvent.
Aroma-Zone propose des recettes très détaillées, avec :

  • des pourcentages précis,
  • des grammes à peser,
  • des conseils d’utilisation…

Mais pour un·e débutant·e, cela peut donner l’illusion d’un cadre sécurisé, comme si la recette était “officielle”. Or ce n’est pas un produit testé. C’est une suggestion, à réaliser soi-même, sans filet.

Sur les réseaux, j’ai croisé plusieurs témoignages comme celui de @clembio sur Instagram, qui expliquait avoir suivi à la lettre une recette de masque purifiant… et s’être retrouvée avec une réaction cutanée pendant une semaine.

Sur Trustpilot, on lit aussi ce type de retour :

“J’adore la marque mais parfois les recettes sont trop complexes. J’ai eu une mauvaise surprise avec une crème mal conservée, alors que j’avais bien respecté les doses.” (avis vérifié, juillet 2023)

Même chose sur les forums spécialisés : certaines recettes à base d’acides de fruits ou d’huiles essentielles sont jugées “à la limite” en termes de sécurité, si on ne maîtrise pas les contre-indications (photosensibilité, allergie, usage chez les femmes enceintes…).

📊 Quelques chiffres pour mieux comprendre

Aroma-Zone elle-même a communiqué sur ce point. En 2016, elle déclarait avoir recensé 24 cas d’effets indésirables sur plus de 4 millions de recettes réalisées (source Wikipédia).

C’est peu, sur le papier. Mais comme toujours, les effets réels sont sans doute sous-déclarés (tout le monde ne remonte pas une rougeur ou un bouton).

D’ailleurs, ce n’est pas parce qu’un produit est “naturel” qu’il est inoffensif.
Une huile essentielle de cannelle ou de citron mal dosée peut être plus irritante qu’un actif synthétique bien formulé.
Et une crème maison sans conservateur peut tourner… sans qu’on s’en rende compte.

👩‍🔬 Alors, est-ce que je continue à faire du DIY ?

Oui.
Mais pas pour tout.

Aujourd’hui, je me limite à des recettes simples : des huiles de soin, des masques minute, des baumes à lèvres…
Tout ce qui ne nécessite pas de conservateur ni d’émulsion complexe.

Et surtout, je me suis fixé quelques règles :

  • Ne jamais formuler à la va-vite,
  • Toujours tester les actifs un par un,
  • Et lire (beaucoup) avant d’acheter.

Parce que la liberté, c’est bien.
Mais la liberté informée, c’est mieux.

Pour les recettes complexes, on m’a offert un atelier chez Wecandoo et franchement, c’est le meilleur moyen d’apprendre auprès de vrais pros. D’ailleurs, Aroma-zone organise aussi des cours ! Le meilleur moyen de ne pas se planter 🙂

🧼 Greenwashing, marketing, et consommation “raisonnée”

Quand on pense à Aroma-Zone, on pense tout de suite à “naturel”, “DIY”, “minimalisme”. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai découvert la marque à l’époque : à travers l’idée d’une cosmétique plus simple, plus transparente, plus responsable. Et sur le papier, tout y est.
Mais quand on gratte un peu, est-ce que cette image est vraiment fidèle à la réalité ?

🌿 Une image verte très bien construite

Aroma-Zone a su créer un univers où tout évoque la nature : le site, les packagings sobres, les mots choisis (“pures”, “végétales”, “simples”, “ancestrales”…).
Le discours est cohérent, et pour beaucoup, très rassurant.

Mais justement, cette cohérence “trop parfaite” interroge :
➔ Est-ce un vrai engagement écologique ?
➔ Ou une stratégie marketing très habile, qu’on pourrait appeler du greenwashing ?

🔍 Ce qui est certifié… et ce qui ne l’est pas

Premier point important : tous les produits Aroma-Zone ne sont pas certifiés bio.
Certaines huiles végétales ou hydrolats le sont, et portent des labels comme COSMOS Organic ou Ecocert.
Mais une grande partie du catalogue ne l’est pas — y compris des produits qui, dans leur nom, évoquent le naturel ou la pureté.

Et honnêtement, ce n’est pas toujours évident à repérer quand on est cliente.
Il faut aller sur la fiche produit, chercher la mention précise… et parfois, elle n’y est tout simplement pas.

Le mot “bio”, lui, est souvent présent dans les textes marketing, mais pas encadré par un vrai label.
C’est légal (le mot “bio” peut désigner une origine, pas une certification), mais c’est flou pour l’utilisateur.

➡️ Résultat : une impression globale de naturel généralisé, alors que les certifications, elles, sont partielles.
Et ça, ça pose question.

📬 Une communication qui pousse à l’achat plus qu’à la modération

Un autre point qui m’a toujours laissée un peu perplexe, c’est le décalage entre le discours éthique… et les pratiques commerciales.

Je reçois régulièrement la newsletter Aroma-Zone, et j’y retrouve :

  • des promotions permanentes,
  • des “ventes flash”,
  • des suggestions de paniers très chargés,
  • et des “idées recettes” qui nécessitent souvent 5 à 7 ingrédients spécifiques.

Et pourtant, la marque met en avant une consommation “raisonnée”, plus responsable.
Est-ce vraiment cohérent de dire “faites-le vous-même, c’est plus simple”… tout en incitant à acheter des dizaines de flacons pour une seule crème ?

Le DIY devient alors parfois une autre forme de surconsommation : on accumule des poudres, des actifs, des contenants, qu’on n’aura pas toujours le temps (ou l’envie) d’utiliser.

🧃 Peut-on prôner le “moins mais mieux” avec 1700 références ?

C’est LA question qui revient régulièrement dans les critiques les plus construites.
Aroma-Zone propose aujourd’hui plus de 1 700 références : un chiffre qui continue de grimper.

Et franchement, ça fait beaucoup.
Beaucoup trop pour une démarche censée encourager le retour à l’essentiel.

Certains y verront une grande liberté de choix — et c’est vrai qu’il est possible de trouver des ingrédients rares, voire introuvables ailleurs.
Mais pour un consommateur non expert, ce foisonnement devient vite déroutant, voire culpabilisant. On a l’impression de ne jamais avoir “tout ce qu’il faut” pour réussir une recette.

Et dans un monde où on nous parle sans arrêt de décroissance, de slow cosmétique, de choix éclairés… cette inflation de produits fait un peu tache.

Non, tout n’est pas à jeter.
Mais non, tout n’est pas aussi vert qu’on veut nous le faire croire non plus.

Pour moi, le vrai problème n’est pas le produit lui-même.
C’est le flou marketing qui entoure certains termes, certains choix, certaines stratégies commerciales.
Et c’est à nous, clientes, de garder un œil critique. De ne pas confondre naturel et éthique, packaging sobre et engagement réel.

💬 Ce que j’en pense, moi

Si je prends le temps d’écrire cet article, ce n’est pas pour dénoncer, ni pour défendre. C’est parce que j’ai moi-même été (et suis encore) une cliente d’Aroma-Zone. Et comme beaucoup, j’ai traversé plusieurs phases avec cette marque.

Au début, j’étais à fond.
J’adorais ce sentiment de pouvoir fabriquer mes propres soins. J’avais l’impression de reprendre le contrôle, de faire du bien à ma peau, à la planète, à mon budget.
J’ai passé des heures à lire les fiches produits, à tester des recettes, à découvrir des ingrédients dont je n’avais jamais entendu parler.

Et puis, à force, j’ai commencé à avoir des doutes.

Un hydrolat qui change d’odeur d’un flacon à l’autre. Une crème maison qui me donne des boutons alors que j’ai respecté la recette. Des newsletters qui me poussent à acheter alors que je venais juste de faire une commande. Et ce sentiment diffus qu’on me parle de “retour au naturel” tout en me vendant 8 ingrédients pour faire un démaquillant…

Ce que je continue à acheter

Je ne vais pas vous mentir : je n’ai pas arrêté Aroma-Zone.
Mais j’ai appris à faire le tri, à utiliser la marque comme une ressource, pas comme une référence absolue.

Par exemple, je continue à commander :

  • Des huiles végétales simples que j’aime beaucoup (jojoba, calophylle, sésame…)
  • Certains hydrolats (surtout quand je veux tester sans me ruiner)
  • Des contenants pour mes préparations maison
  • Du gel d’aloe vera (quand je n’en trouve pas ailleurs)

Ce que j’évite

En revanche, j’ai mis de côté :

  • Les recettes complexes avec trop d’actifs
  • Les ingrédients techniques que je ne maîtrise pas (acides de fruits, conservateurs naturels, etc.)
  • Les achats “coup de tête” en promo

Mon conseil ?

Acheter chez Aroma-Zone, oui. Mais pas les yeux fermés.
C’est une boîte à outils géniale si vous savez ce que vous cherchez.
Mais ce n’est pas un raccourci vers la cosmétique idéale.

Prenez le temps de vous informer. Ne vous laissez pas embarquer par les recettes toutes faites ou les paniers promo.
Et surtout : si vous débutez, commencez simple. Très simple.

Parce que le vrai pouvoir, dans la cosmétique naturelle, ce n’est pas de pouvoir tout faire soi-même.
C’est de pouvoir choisir ce qui vous convient, à votre rythme, en conscience. Je vous conseille d’ailleurs deux marques françaises de cosmétique, Comme Avant et Savons de Joya.

Aroma-Zone reste une marque unique dans le paysage de la beauté française.
Elle a rendu le DIY accessible, elle a éveillé des milliers de gens à la cosmétique naturelle, elle a participé à démocratiser l’idée qu’on peut se soigner et se chouchouter avec des choses simples.
Et ça, franchement, c’est précieux.

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Je suis la fondatrice d'Une Case en Plus, j'ai créé ce blog pour partager ce que j’aime vraiment : tout ce que je vous recommande, je l’ai testé, aimé, choisi librement. Certains liens peuvent être affiliés (c'est à dire que je touche une petite commission si vous l'utilisez) : ils ne changent rien pour vous, mais m’aident à continuer à écrire en toute indépendance, sans compromis.
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