Le street art au Japon a émergé dans les années 1970 et a connu un développement important ces dernières années. Si vous aimez le Japon, vous êtes au bon endroit pour découvrir cet aspect plus méconnu de la culture japonaise… Entre modernité et traditions (comme tout au Japon !) 🙂
Une brève histoire du street art au Japon
Le street art est une forme d’expression artistique qui se caractérise par l’utilisation de la ville comme support. Il peut prendre différentes formes, comme la peinture à la bombe, les collages, les graffitis, les projections de lumière, les sculptures et les installations. Il est souvent considéré comme un art non autorisé, car on le trouve l’espace public sans qu’il y ait eu d’autorisation préalable. Cependant, de nombreux artistes de rue ont finalement obtenu une reconnaissance officielle et ont vu leur travail exposé dans des galeries et des musées.
L’histoire du street art au Japon remonte aux années 1970, lorsque des artistes de rue commencent à utiliser les murs de la ville comme un espace d’expression. On ne peut pas dire qu’il y a une date précise d’émergence du mouvement, mais on peut considérer qu’il s’est développé progressivement dans les années qui ont suivi.
Au cours des années 1970 et 1980, de nombreux artistes ont commencé à utiliser les murs de la ville pour exprimer leur talent. Ils ont été inspirés, comme partout dans le monde, par les mouvements qui ont émergé aux États-Unis et en Europe à cette époque. Les artistes japonais ont utilisé des techniques variées, allant des graffitis traditionnels aux peintures murales plus grandes mais aussi plus complexes techniquement.
Au milieu des années 1990, le street art commence à émerger en tant que mouvement artistique reconnu et respecté. Les artistes de rue les plus connus et prolifiques ont commencé à exposer leurs œuvres dans des galeries et des musées, et leurs œuvres ont été achetées par des collectionneurs d’art. Ils ont également commencé à recevoir des commandes pour des projets publics, comme que des peintures murales pour des bâtiments et des parcs. C’est la consécration, les streetartistes sortant de la rue !
Au cours des années 2000, le street art Japonais a continué à évoluer et à se diversifier. Les artistes ont commencé à utiliser des techniques innovantes et originales, comme la projection vidéo et l »installation interactive et s’inspirent de l’art du tatouage japonais !
Loi et street art au Japon
Il est important de noter que la plupart des formes d’expression artistique dans l’espace public sont considérées comme illégales au Japon, et partout dans le monde. Les artistes de rue risquent des poursuites judiciaires, des procès et des amendes, s’ils sont attrapés. C’est le jeu du chat et de la souris avec la police !
Cependant, certains espaces publics ( les parcs d’art, les murs des skate-parks et certains murs officiels) sont considérés, dès les années 90, comme des espaces où l’expression artistique est autorisée.
En bref, le street art au Japon est un mouvement artistique en constante évolution, malgré des lois restrictives. Les artistes de rue actuels et historiques ont contribué à créer un mouvement artistique diversifié et respecté, et continuent à explorer les limites de l’expression artistique dans l’espace public.
Quelques artistes de street art japonais
Voici le nom de quelques artistes de rue japonais, il y en a bien sûr beaucoup d’autres !
Yoko Ono
Yoko Ono est une artiste et activiste japonaise connue pour ses œuvres d’art conceptuelles, ses performances et ses actions politiques pacifistes. Elle a commencé à créer des œuvres dans les rues de New York dans les années 1960. Elle est considérée comme l’une des pionnières du mouvement street art au Japon.
Taki 183
Taki 183 est un artiste de rue célèbre qui a commencé à s’exprimer sur les murs de New York vers 1960. Il a été un des premiers à utiliser son nom de graffiti dans les rues de New York, et est considéré comme l’un des précurseurs du mouvement de l’art de rue au Japon. Il a continué de peindre dans les rues de New York jusqu’à sa retraite en 2011.
Ryoichi Kurokawa
Ryoichi Kurokawa est un artiste multimédia et compositeur japonais né en 1976 à Hiroshima. Il est connu pour ses installations vidéo, ses performances et ses œuvres sonores qui combinent des images et des sons de haute technologie pour créer des expériences immersives pour le spectateur. Il a étudié la composition à l’Université de Hiroshima avant de poursuivre des études à l’Université des Arts de Berlin. Il a ensuite travaillé comme compositeur et concepteur sonore pour des films, des publicités et des installations d’art avant de se consacrer à sa propre pratique artistique.
Il a exposé ses œuvres dans de nombreux musées et festivals internationaux: le Centre Georges Pompidou à Paris, le ZKM Center for Art and Media à Karlsruhe, le Sonar Festival à Barcelone, le Ars Electronica Festival à Linz ou encore le Venice Biennale of Architecture. Ses œuvres abordent notamment la mémoire, la perception, l’espace, et le temps. Il utilise pour cela des techniques de traitement de l’image, de la vidéo, de la 3D, de la réalité virtuelle et de la simulation !
Lady Aiko
Lady Aiko est une artiste de rue et artiste contemporaine japonaise née en 1977 à Tokyo. Son vrai nom est Aiko Nakagawa. Elle a commencé à peindre des graffiti dans les rues de New York dans les années 1990 et est devenue rapidement reconnue pour son style féminin et élégant qui se distingue des autres artistes de graffiti de l’époque. Elle est influencée par la culture pop japonaise, le manga et le kawaii, les motifs traditionnels japonais et les femmes fortes.
Elle a exposé ses œuvres dans de nombreux musées et galeries à travers le monde, notamment au Musée d’Art Contemporain de Brooklyn, au Centre Georges Pompidou à Paris, au Museum of Contemporary Art de Los Angeles, et au Museum of Street Art de Tokyo. Ses œuvres incluent des peintures murales, des peintures sur toile, des gravures, des estampes, des collages, des dessins et des illustrations. Elle utilise souvent des motifs répétitifs et des formes organiques pour créer des œuvres qui explorent des thèmes tels que la femme, la culture pop, la mémoire, la vie urbaine et la nature.
GAKIYA
GAKIYA, est connu pour ses œuvres murales qui combinent pop jap’ et thèmes sociaux. Il a commencé à peindre dans les rues de Tokyo dans les années 2000 et il est devenu l’un des principaux représentants du mouvement de l’art de rue au Japon.
YZERR
YZERR fait surtout des murales à Tokyo.
SUIKO
SUIKO fait des œuvres inspirées par les dessins animés et les BD japonaises.
NOB
NOB a commencé à peindre dans les années 80 et il a été un pionnier de la scène artistique urbaine japonaise. Il est connu pour utiliser des couleurs vives et des personnages de manga et d’anime, symboles de la culture populaire japonaise, mais aussi des yin-yangs, des tatouages traditionnels et des symboles religieux. Ses œuvres peuvent être vues dans de nombreux endroits différents dans la ville de Tokyo. Malgré son succès, il reste discret et peu d’informations sur sa vie personnelle ont fuité.
NAKA
NAKA est connu pour ses œuvres à l’acrylique sur toile. Ses œuvres sont souvent liées à la nature et aux animaux. Il utilise des couleurs vives et des formes simplifiées pour créer des images évocatrices et expressives. Il a exposé individuellement dans des galeries d’art de renom à Tokyo, comme les galerie WALL et Artside. Il a également participé à des expositions collectives au Musée d’Art Contemporain de Tokyo ou encore au Musée d’Art Contemporain de Yokohama.
Où voir du street art au Japon ?
Le street art à Tokyo
Voici quelques endroits à Tokyo où vous pourrez voir des œuvres de street art et des artistes associés:
- Kiyosumi Shirakawa
- Harajuku
- Daikanyama
- Shibuya
L’art urbain à Osaka
Quelques quartiers d’Osaka avec du street art ! Osaka c’est un peu le Marseille du Japon et personnellement j’adore cette ville 🙂
- America-mura
- Dotombori
- Minami
- Tennoji
Et si vous voulez en savoir plus sur la culture populaire au Japon, n’hésitez pas à consulter notre article sur les Les restaurants japonais de type izakaya, je suis sûre que c’est là que traînent tous ces street artistes 🙂